Guide des plantes toxiques pour les chevaux

Guide des plantes toxiques pour les chevaux

Vous vous demandez peut-être quelles plantes peuvent causer du tort à votre cheval.

Notre intervenante favorite en nutrition, Angélique Descarpentry (Equi-transm’être), vous a concocté une petite liste des plantes toxiques pour le cheval les plus courantes et comment les reconnaître.

Attention ! Cette liste n’est pas exhaustive.

Les plantes toxiques pour les chevaux

L’if commun (ou taxus baccat) avec son fruit rouge

Ennemi n°1 : l’if commun – taxus baccat

Cette plante toxique se retrouve souvent dans les parcs et les jardins où elle est utilisée comme plante d’ornement. L’if est généralement observé sous forme de haies taillées mais c’est un arbre qui peut mesurer plusieurs mètres.

Il est toxique sur pied ou séché et 100 à 200g peuvent suffire à causer la mort du cheval. Il faut donc être particulièrement vigilant et veiller à ce que cette plante ne puisse pas être consommée. Il n’y a, à ce jour, pas d’antidote connu.

Cette plante est utilisée pour la préparation d’un médicament anti-cancéreux : le taxotère.

La digitale pourpre (ou digitalis purpure) avec ses fleurs d'un violet clair

Ennemi n°2 : la digitale pourpre – digitalis purpure

Cette plante toxique est facilement reconnaissable grâce à ses grappes de fleurs pourpres. Le cheval ne s’y intéresse pas en situation normale au pâturage. Néanmoins, sa consommation peut être observée si le cheval n’a rien d’autre à manger.

Les intoxications sont généralement causées par des foins contenant de la digitale.

De cette plante est extraite la digitaline qui est un stimulant cardiaque.

Le senecon de Jacob et ses fleurs jaunes

Ennemi n°3 : le séneçon de jacob – jacobaea vulgaris

Il existe beaucoup de séneçons différents, mais le séneçon de Jacob est généralement celui que l’on retrouve le plus dans les prés. Cette plante contient des substances toxiques, les alcaloïdes pyrrolizidiniques, qui provoquent des lésions graves du foie pouvant entraîner la mort du cheval.

La plante est toxique, qu’elle soit au champ ou dans le foin. Toutes les parties de la plante sont toxiques. En prairie, les chevaux s’y intéressent normalement assez peu, mais attention, certains chevaux la consomme même s’il y a suffisamment d’herbe. En cas de présence de séneçon dans les pâturages, il faudra donc être particulièrement vigilant. L’arrachage est conseillé.

Si les parcelles sont fauchées, il est absolument nécessaire d’arracher le séneçon avant la fauche. En effet, une fois coupée et séchée, cette plante est facilement consommée. Les chevaux peuvent donc s’intoxiquer. L’intoxication peut être aigüe ou chronique. L’intoxication chronique est celle qui est la plus observée. La dose mortelle de séneçon de Jacob, pour un cheval, est atteinte après l’ingestion de 3-5 % du poids du cheval. Cela représente environ 300 g par jour pendant 50 jours. Elle peut également être causée par une ingestion de 50 à 100 g de séneçon par jour pendant six à huit semaines.

la porcelle enracinée (ou hypochaeris radicat) avec ses feuilles vertes et ses petits poils blancs caractéristiques

Ennemi n° 4 : la porcelle enracinée – hypochaeris radicat

La porcelle enracinée est une plante toxique pour les chevaux de plus en plus présente dans les jardins, les prés et même en ville. Elle peut être confondue avec le pissenlit mais en y regardant de plus près ces deux plantes sont bien distinctes. Les rosettes de feuilles ont des lobes arrondis et sont poilues (petits poils blancs). Les tiges montent assez haut puisque la porcelle peut atteindre parfois presque 1m. La taille de la tige étant assez variable des plantes plus petites peuvent aussi être observées. Les tiges se terminent par un capitule de fleurs jaunes. Les fruits sont des akènes.

Cette plante est très résistante à la sécheresse et a d’ailleurs commencé à faire parler d’elle lors de la sécheresse de 2003.

Sa consommation est associée, chez certains chevaux, à l’apparition du harper australien. L’arrachage systématique étant quasiment impossible, il faudra surveiller les chevaux sur les parcelles contenant de la porcelle enracinée. Si des signes de harper apparaissent, les chevaux devront être immédiatement retirés du pré.

Il est à noter que beaucoup de chevaux côtoient cette plante sur leur prairie sans l’apparition de signes de harper. Il faut néanmoins rester vigilant et mettre en place des bonnes pratiques de pâturage afin que le cheval puisse toujours avoir un couvert végétal sain à consommer. Le surpâturage accroit le risque de consommation de porcelle. En été, il est déconseillé de laisser « gratter » les pâtures car le risque de consommation est alors beaucoup plus important.

Pour les chevaux qui y sont sensibles, le pâturage devra se faire sur des prairies ne contenant pas de porcelle.

Les bonnes pratiques de gestion du pâturage aideront à limiter le développement de la porcelle enracinée. Pour les prairies déjà fortement colonisées, un sursemis de graminées peut aider à concurrencer les porcelles.

Les arbres toxiques pour les chevaux

l’érable sycomore (ou acer pseudoplatanu) et ses plantules en forme d'hélices

Ennemi n°5 : l’érable sycomore – acer pseudoplatanu

L’érable sycomore est arbre toxique responsable de la myopathie atypique chez les équidés. Il conviendra de faire attention à l’automne et au printemps qui sont les deux périodes les plus à risque.

En effet, les samares et les plantules (jeunes pousses d’érable) contiennent une toxine, l’hypoglycine A, responsable de la myopathie atypique. Tous les équidés peuvent être touchés et cette maladie entraîne, dans beaucoup de cas, le décès du cheval.

Attention, tous les érables ne présentent pas de toxicité ! Il n’y a, aujourd’hui, pas de risque connu avec l’érable plane ou l’érable champêtre. Ce sont les érables sycomore ainsi que les érables negundo qui peuvent causer la myopathie atypique.

Le risque étant très important, l’abattage est recommandé. Néanmoins, si vous coupez des arbres, pensez à les remplacer par d’autres ! Choisissez des essences locales et non toxiques.

Le laurier rose (ou nerium oleander) avec ses fleurs roses

Ennemi n°6 : le laurier rose – nerium oleander

Cet arbre toxique au feuillage persistant peut faire de 2 à 5m. Il est toxique sur pied ou séché. C'est d'ailleurs sous sa forme séchée qu'il provoque la majorité des intoxications, car il est peu appétant lorsqu'il est sur pied. Les foins peuvent être contaminés par des feuilles de lauriers issues d’un élagage. Les parcelles de pâturage bordées de lauriers peuvent également être contaminées par des résidus de taille de ces arbustes.

Attention, certains chevaux peuvent également consommer cette plante sur pied !

La dose toxique est d’environ 25g et les intoxications au laurier rose sont encore très fréquentes. Il n’y a, à ce jour, pas d’antidote connu.

D’autres lauriers, comme le laurier cerise, sont également toxiques et dangereux pour le cheval.

le robinier faux acacia (ou robinia pseudoacaci) et son écorce crevassée

Ennemi n°7 : le robinier faux acacia – robinia pseudoacaci

Cet arbre toxique est facilement reconnaissable grâce à son écorce très crevassée. Lors de sa période de floraison, on peut observer des grappes de fleurs blanches tombantes assez parfumées. Elles ne sont d’ailleurs pas toxiques et elles peuvent être cuisinées en beignets.

En revanche, l’écorce est très toxique et sa consommation peut entrainer la mort du cheval. Les feuilles, les racines et les graines sont également toxiques bien que la toxicité des feuilles soit plus faible.

La dose mortelle d’écorce est très basse puisqu’elle est d’environ 150g.

Attention aux chevaux qui consomment les piquets en bois, certains sont faits en robinier.

Comment éviter les intoxications ?

•       Se former afin de reconnaître les plantes toxiques de votre région.

•       Surveiller les parcelles de pâturage et les environs.

•       Vérifier les plantes présentes autour des points d’attache, des aires de pansage

•       Surveiller le foin distribué et si cela est possible, vérifier les parcelles avant la fauche de l’herbe

•       Mettre en place des bonnes pratiques de pâturage : limiter le surpâturage et le surpiétinement afin de conserver un couvert au sol dense pour limiter les zones de sol nu.

•       Limiter le surpâturage permettra également d’éviter que le cheval pâture au ras du sol où il risque plus facilement d’ingérer des graines ou des racines toxiques.

•       Lorsque l’herbe se fait plus rare, toujours proposer du foin à volonté afin que le cheval ne soit pas tenté de se reporter vers des plantes qu’il n’aurait pas consommées en temps normal.

•       Sur les paddocks sans herbe, proposez également du fourrage afin de limiter l’ennui et la recherche alimentaire vers des plantes qui pourraient être toxiques.

Vous voilà un peu mieux renseigné·e à propos des plantes toxiques pour vos chevaux.

N'hésitez pas à en apprendre davantage et pourquoi à vous former afin de gérer au mieux vos pâtures ! Et si vous êtes déjà au top côté plantes, n'oubliez pas l'autre ennemi de nos chevaux en pâture : les insectes.

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