Pour développer un langage subtil avec notre cheval, nous allons utiliser le reste de notre corps. En effet, toutes nos actions vont partir de la partie la plus importante de notre position : votre buste !
Comme nous l’avons vu dans l’article précédent, nous sommes partis de la notion très simple que les jambes proposent au cheval d’avancer et que les mains, par l’intermédiaire des rênes, proposent au cheval de ralentir ou de s’arrêter.
À mes yeux, ces actions sont un peu comme les grandes lettres que le professeur dessine au tableau de classe quand les enfants apprennent l’alphabet. C’est très bien pour apprendre mais le but est de pouvoir lire les grands romans, les plus beaux poèmes et les grands auteurs.
Et pour développer un langage subtil avec notre cheval, nous allons utiliser le reste de notre corps. En effet, toutes nos actions vont partir de la partie la plus importante de notre position : votre buste !
Lorsque vous regardez un très bon cavalier et qu’il semble communiquer avec son cheval avec des signaux invisibles, c’est en réalité car ces actions de mains et de jambes ont été déléguées à sa position.
Alors, le bas du dos qu’on pousse vers l’avant prend le rôle des jambes. Et le ventre prend le rôle des mains. Lorsque le ventre se ferme (avec une action qui est la même qui si on voulait que le nombril touche la colonne vertébrale), on ralentit le mouvement, voire on arrête le cheval.
Il s’agira alors d’un jeu d’équilibre entre le bas du dos qui pousse et le ventre qui retient et “reçoit” l’énergie du dos.
Nous allons expérimenter cela de manière très simple.
Etape 1 :
Vous allez demander un arrêt depuis le pas. Mais cette fois, avant d’agir sur les rênes, vous allez “fermer la porte” avec votre ventre. Pour cela, imaginez que vous voulez que votre nombril vienne toucher votre dos, un peu comme si vous vouliez bloquer votre respiration.
Evidemment, votre cheval ne vas pas comprendre au début. Attendez alors simplement deux foulées en gardant le ventre “fermé” puis agissez sur les rênes avec vos doigts pour demander l’arrêt comme vous aviez l’habitude de le faire jusqu’ici.
Lorsque le cheval s’est arrêté, relâchez les rênes et récompensez.
Recommencez jusqu’au moment où votre cheval s’arrête par l’action de votre ventre uniquement, car il aura compris que s’il s’arrête dès que votre ventre agit, vous n’agirez pas avec les mains.
Etape 2 :
Utilisez la même “procédure” pour partir au pas depuis l’arrêt. Le bas du dos pousse vers l’avant, comme si vous vouliez pousser le nombril vers les oreilles du cheval, et agissez avec les jambes si le cheval ne répond pas, en répétant jusqu’au moment où le cheval part au pas uniquement par l’action du dos.
Etape 3 :
A partir de là, votre but va être d’aider le cheval à améliorer son équilibre grâce à ces transitions.
Pour cela, gardez à l’esprit que les transitions descendantes (passer du trot au pas ou du pas à l’arrêt) vont aider le cheval à améliorer son équilibre et à moins plonger vers l’avant. C’est très efficace pour les chevaux qui ont tendance à peser sur les rênes, et qui utilisent alors les mains du cavalier comme une béquille sur laquelle s’appuyer.
Cherchez alors, à chaque transition du pas à l’arrêt et du trot au pas, à sentir que la base de l’encolure du cheval (la partie qui est juste devant le garrot) se remonte d’un ou deux centimètres. Cherchez surtout à avoir la sensation que le cheval grandit son avant-main (son encolure mais aussi son poitrail et ses épaules) à chaque transition plutôt que de se laisser tomber vers l’avant en s’abaissant.
Si malgré les transitions le cheval s’abaisse et plonge vers l’avant, on peut lever légèrement les mains, mais surtout sans agir vers l’arrière et toujours en agissant d’abord avec la position, en mettant nos épaules légèrement plus en arrière et en “fermant le ventre”. Ne pas oublier bien sûr de récompenser la moindre amélioration et au moindre effort du cheval.
Lorsqu’on repart en avant, il faudra essayer de bien garder l’équilibre qu’on aura amélioré par la transition descendante, en n’hésitant pas à refaire de nombreuses transitions descendantes chaque fois que le cheval ne retrouve pas l’équilibre idéal!
Note : Je n’ai pas parlé ici de l’équilibre gauche/droite, donc le fait que le cheval tombe plus d’un côté que de l’autre, qu’il est difficile à plier d’un côté ou qu’il tire plus sur une rêne que sur l’autre. En effet, ce sujet demande plus de place pour être bien compris et savoir quoi faire. Si vous rencontrez cette difficulté, je vous invite à lire “Equilibre et Rectitude” où j’explique en détail d’où vient ce problème mais aussi comment faire pour aider votre cheval à utiliser son côté gauche et droit de la même manière, avec un contact égal sur les deux rênes.